Edifiée sous le règne du sultan Moulay Ismail en 1710, dans le cadre de sa politique des forteresses, la Kasbah de Boulaouwane se dresse encore fièrement sur un haut plateau défiant le temps et les hommes, puisant son acharnement à survivre de son passé glorieux, contemplant dans un silence absolu la profonde vallée d’Oum Errabiâ à la limite des collines frontières entre Doukkala et Rhamna, cet emplacement géostratégique conforte le rôle militaire qu’elle fut appelée à jouer autrefois dans un pays déchiré par les divisions et les rebellions.
Sa forme étant rectangulaire, surplombée par ce qui reste des 7 tours elle s’étale sur une superficie de 6 hectares, son architecture démontre qu’elle est la plus prestigieuse des 76 forteresses construites par le monarque et pourtant elle est laissée à l’abandon et au pillage, on peut aisément imaginer à travers les décombres ou du moins ce qui reste, les différentes installations et bâtis qui constituaient jadis ce patrimoine, un Menzeh qui offre toujours une vue imprenable sur les vastes plaines de Doukkala , des remparts ou des soldats faisaient des va et vient des journées durant scrutant l’horizon quelque soit le temps qu’il faisait, sécurité du pays oblige. Au milieu de la kasbah murs d’une habitation raffinement décorés par des sculptures en gypse, ornements calligraphiques caractéristique de l’art Andalous, quelques fresques en zellige Marocain aux couleurs vives, des restes de marbre de carrare, le tout constituait la superbe demeure qui apparemment logeait le gouverneur des lieux. Une mosquée ou avaient débuté des travaux de restauration sans y être achevé. Des anneaux en fer rouillés ancrés dans les murs des caves renseignent sur la prison qui renfermait les hors la loi. Une petite voûte dans la muraille vers l’Oued Oum Rabiâ servait d’échappatoire discrète au cas où. Son entrée principale rappelle les majestueux portails ismaïlienne, avec une enseigne en grés ou fut gravé des expressions glorifiant le sultan, citant le nom d’un certain Said Abou Otman Belkhayat en 1122 de l’hégire, architecte de la bâtisse.
Ce kasbah offre aux chercheurs et historiens des éléments de recherche pour élucider au mieux, des zones d’ombre de l’histoire, ces éléments sont en train de se disloquer du jour en jour, elle offre aux visiteurs un site archéologique qui raconte l’histoire des âbid al boukhari, l’histoire légendaire d’un des forts monarques Alaoui, ce site pourra offrir également à la commune rurale des revenus non négligeables.
Le visiteur du Kasbah ne peut s’en aller sans amertume, sans mélancolie, sans déception sans nostalgie , vue l’état de délabrement avancé à laquelle s’est réduit ce monument et une part de notre histoire avec, comme si cet histoire ne nous concerne pas, heureusement qu’une lueur d’espoir vient de naitre suite l’affectation par la province d’El Jadida d’une enveloppe de Six million de dirham, pour redorer le blason de ce site, ce montant reste certes en deca des aspirations, mais c’est un pas vers une restauration totale, espérons le.
Abdelilah Nadini
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